Paysage Aquatique Protégé du Nord

Surface area
16.242 ha
Status year
2005
Management authority
Office Burundais pour la Protection de l'Environnement (OBPE)
Management plan
Le plan de gestion et d’aménagement du paysage aquatique protégé de Bugesera date de septembre 2009
Body

Le Paysage Aquatique Protégé du Nord est localisé dans la région naturelle de Bugesera à l’extrême Nord du pays. Elle correspond à peu près à toute la province de Kirundo.

Paysage Protégé de Bugesera D'une superficie de 16.242 ha, le Paysage Aquatique Protégé du Nord couvre les Lacs Rweru ,Kanzigiri, Cohoha, Gacamirindi, Rwihinda, Nagitamo, Narungazi, Mwungere et la Forêt Naturelle de  Murehe localisée dans la commune de Busoni avec 3O75 ha. La végétation naturelle composée de marais à Cyperus papyrus est observée à l'Est dans les marécages reliant le lac à la rivière Kanyaru. Paysage Protégé de Bugesera

 

Les plantes flottantes sont essentiellement dominées par Nymphaea div. sp. et PotamogetonAu point de vue faunistique, le lac Rwihinda aussi appelé " lac aux oiseaux " se caractérise, comme le Parc de la Rusizi, par la présence d'oiseaux aussi bien migrateurs que sédentaires. Une liste de plus de 49 espèces très loin d'être exhaustive est dressée avec des éléments remarquables tels que Pelecanus rufescens, Phalacrocorax africanus, Dendrocygna viduata, etc. Les autres groupes faunistiques restent à étudier. La richesse biologique n'est pas bien connue.

 

Biodiversité des lacs du Nord

Néanmoins, les lacs Cohoha et Rweru sont riches en phytoplancton et zooplancton et 18 espèces de poissons sont connus. Leur conservation s'avère nécessaire pour permettre une utilisation durable des ressources ichtyologiques.

Du point de vue écologique, les lacs et marais du Bugesera sont considérés comme les «reins du paysage burundais» pour les fonctions qu’ils remplissent dans les cycles hydrologiques et climatiques, et comme des «supermarchés biologiques» en raison des ressources biologiques qu’ils contiennent.

Biodiversité des lacs du Nord

Au Nord du Pays, les marais dominés par Cyperus papyrus ralentissent la circulation des eaux sous le tapis flottant des papyraies et de ce fait, diminuent l’apport d’alluvions et permettent aux lacs et rivières de se maintenir à un niveau plus élevé, et de subsister ainsi pendant les périodes sèches. Dans cette région, les marais participent à l’atténuation de la rigueur du climat caractérisé par une aridité la plus prononcée du pays.

Ces marais assurent des conditions indispensables à la perpétuation d’une grande diversité d’espèces végétales et animales. Ils assurent les conditions vitales pour le Tragelaphus spekei, antilope de marais menacée partout dans le pays par la destruction de ses biotopes. En contact avec les cours d’eau et les lacs, les marais constituent des zones de transition importantes pour les Batraciens et de frayères pour les poissons. Les marais assurent une production végétale exploitable pour divers usages socio-économique ou utilisables pour l’élevage. Les lacs comme Rwihinda et Narungazi assurent à l’échelle nationale, régionale et même internationale, des fonctions essentielles pour l’avifaune. Ils forment un biotope ornithologiquement important, un site de repos, de reproduction et de passage pour beaucoup d’espèces migratrices. Ils hébergent aussi une faune ichytyologique riche et d’importance capitale dans la vie socioéconomique de la population. La combinaison des dépressions lacustres et des collines créent des paysages qui offrent des possibilités de loisir et de tourisme compatibles avec le mode de vie et les activités économiques habituels des habitants.

Aussi, une forêt naturelle comme celle de Murehe qui recouvre une surface non négligeable doit jouer un rôle essentiel dans l’écologie terrestre. Cette forêt a pour rôles importants l’amélioration et la reconstitution des sols, la régulation hydrologique et protection des sols des bassins versants des lacs Rweru et Cohoha et la conservation des espèces animales. Bien que fragmentée sur les différentes collines, la partie encore compacte de Yanza donne l’espoir d’une aire qui dans un avenir très proche pourrait former une grande étendue recouverte d’environ 3000 ha. L’écosystème de Murehe avec les différents biotopes qui lui sont liés garde une richesse et une diversité des espèces floristiques importantes. La conservation de cet écosystème sur des gradients écologiques tels que les chaînes de collines de Ciseke, la forêt compacte de Yanza, la grande vallée inondable de Yanza et la zone de transition entre le marais de Rweru et la végétation des collines permettrait la survie des espèces devenues rares, surtout celles qui ont des besoins extrêmement spécialisés du point de vue de l’habitat, qui exigeraient notamment un corridor leur permettant d’arriver dans les marais pour boire de l’eau. Constitué essentiellement par des bosquets xérophiles et des espèces inconnues ailleurs au Burundi, l’écosystème de Murehe garde un caractère unique placé dans une unité phytogéographique du domaine oriental. De plus, les différents biotopes et communautés des espèces liés à cet écosystème sont très adaptés dans ces conditions climatiques d’aridité les plus sévères du pays. Cependant, en cas de pressions humaines, cette adaptation cède la place à une fragilité extrême. En effet, en cas de défrichement de la végétation, on assiste ainsi à l’installation des zones désertiques se reconstituant difficilement. La localité de Murehe constitue donc une zone à vocation forestière.

Paysage lacs du Nord