Steppes et pelouses
Ce sont ces types de végétation qui forment actuellement les pâturages du Bututsi et d'une partie de Mugamba et du Kirimiro. Ces formations sont principalement constituées de Hyparrhenia, Eragrostis et Loudetia simplex. La région du Bututsi était anciennement occupée par la forêt ombrophile de montagne. Au cours des siècles, suivant l’occupation de cette région, la forêt a été détruite pour y installer des cultures, ce qui aurait conduit à une savane arbustive à Hyparrhenia et Pteridium aquilinum. Ce sont ces types de végétation qui forment actuellement les pâturages du Bututsi et d’une partie de Mugamba et du Kirimiro.
Les associations post-culturales ont été soumises au pâturage intensif, aux cultures régulières et aux feux jusqu’à ce que la végétation soit réduite à une savane à Exotheca, et enfin à la pelouse à Hyparrhenia et Eragrostis ou à la pelouse à Loudetia simplex. Dans la plaine de la Rusizi les pelouses surpâturées sont entrecoupées par des bosquets à Cadaba et à Commiphora.
A une époque très récente encore (aux environs de 1960 plus précisement), ces espaces étaient encore largement occupés par des savanes denses à Hyparrhenia div. sp. et Themeda triandra, mais actuellement ce groupe, représenté principalement par Hyparrhenia dissoluta, Hyparrhenia figariana, Hyperrhenia madaropoda, est en nette régression.
Dans la strate suffrutescente, on note fréquemment Crotalaria aculeata, Cassia occidentalis, Cassia mimosoides, Melbania velutina, Sida cordifolia et quelques phanérophytes lianeux tels que Jasminum eminii, Cissus rotundifolia, Cyphostemma adenocaule, etc., en extension à partir des bosquets xérophiles proches. Dans la strate herbacée, deux graminées peu appétées par le bétail sont largement répandues: Dactyloctenium aegyptium, et Urochloa panicoides. Brachiaria decumbens var.ruziziensis abonde également. Les endroits les plus piétinés sont envahis par Cynodon nlemfuensis ou par Chrysochloa hubbardiana.
Au Delta, une pelouse surpâturée à Cynodon nlemfuensis d’environ 30 m de haut décrite. D’autres espèces telles que Asystasia gangetica, Sporobolus spicatus, Eriochloa meyeriana etc., émergent dans la couche épaisse à Cynodon. Des herbacées volubiles comme Ipomea cairica, Teramnus labialis, Cynanchum schistoglossum etc., viennent enrichir la végétation, notamment sur des zones peu pâturées. Egalement, dans cette plaine, la steppe à Bulbine abyssinica forme une formation végétale étroitement liée aux solonetz solidisés. Elle est séparée des bosquets xérophiles à Cadaba et à Commiphora par un groupement intermédiaire à Urginea altissima, qui joue un rôle pionnier dans la recolonisation de ces steppes par les éléments ligneux. La steppe à Bulbine abyssinica est soumise à longueur d’année à un surpâturage intense, et sa composition floristique a certainement varié pendant ces dernières décennies. Nous n’en voulons pour preuve que le fait que sa composante graminéenne dominante il y a une trentaine d’années encore, Themeda triandra, a entièrement disparu de l’association.
A Bugesera, la pelouse à Brachiaria eminii forme un couvert végétal très pauvre qui occupe les milieux très dégradés présentant des plages dénudées couvertes de termitières.