Ce nouveau manuel, sur la gestion des aires protégées d’Afrique francophone, est donc le bienvenu. Examinant les différentes réalités réunies sous ce nom, du parc national, géré par les représentants de l’État aux aires communautaires de conservation, concept nouveau qui comprend l’appropriation de la conservation par les populations locales, il est le premier qui, au sein d’une bibliothèque déjà restreinte, soit rédigé en français.
Actuellement les conservateurs et les agents des pays francophones ne peuvent se fier qu’aux enseignements reçus lors de leur formation initiale ; hors de rares stages de remise à niveau, il ne leur est ensuite plus possible de vérifier la validité de leur travail, d’améliorer leurs connaissances, encore moins de les partager à partir d’un document reconnu par tous. Or l’existence que mènent les gestionnaires d’aires protégées d’Afrique francophone est scandée par les questions que leur posent quotidiennement leurs agents, les populations vivant en contact avec les aires protégées, les visiteurs de ces aires et les multiples organismes gouvernementaux et non gouvernementaux qui ont un intérêt à l’existence et à la pérennité des zones protégées : elle est fondée sur les décisions qu’ils doivent prendre en réponse à ces questions.
Les auteurs du manuel se sont donc attachés à fournir à ces responsables un instrument simple et clair, offrant à la fois un cadre pour construire leur réflexion et analyser correctement les problèmes, des procédures pour trouver la réponse adéquate et des indications pour mettre en œuvre cette réponse.
Ils présentent un état raisonné des connaissances et des pratiques reconnues par les meilleurs spécialistes sous une forme ramassée et d’usage immédiat, traité dans la perspective de la prise de décision et de l’encadrement de tous ceux qui interviennent dans les aires protégées. Ils offrent ainsi à des hommes souvent installés dans des endroits isolés, avec des moyens d’action inégaux, en même temps un outil de travail, un support de formation et un compagnon quotidien. Par la même occasion ils dressent pour nous le portrait emblématique du conservateur d’aires protégées exerçant en Afrique aujourd’hui.