Le Ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage est doté de la Stratégie Nationale Agricole de 2016 à 2020 et du Plan National d'Investissement Agricole 2016-2017 qui s’adressent à l’agriculture aussi bien qu'à l’élevage. Compte tenu de l’importance du secteur de l’élevage au Burundi, la définition d'une politique sectorielle y relative favoriserait un développement de ce secteur.
Selon les chiffres officiels de la Direction générale de l’élevage (DGE) le pays compte en 2016 environ 623.031 bovins, 1.821.626 caprins, 229.279 ovins, 333.925 porcs, 1.591.273 poules et 245.369 lapins.
Estimées de manière plus réaliste à partir de ces effectifs, et en considérant non pas des productivités moyennes globalisées par espèce mais les productivités spécifiques individuelles de chaque système d’élevage pratiqués, les productions nationales se situeraient plus que probablement aux alentours de 22 000 tonnes de viande et de 70 millions de litres de lait. Le pays produirait également 16 millions d’œufs et plus d’un million de tonnes de fumier permettant la fertilisation de 10% des superficies vivrières cultivées. (DOS Elevage)
En tenant compte de ces productions et des Valeurs ajoutées (VA) du stade post production et du fumier, la Valeur ajoutée de l’élevage (VAE) est approximativement 14% du PIB national et 29% du PIB agricole.
Véritable filet de sécurité pour les ménages pauvres, il constitue également une épargne rémunérée par le taux de croissance brute du cheptel. Au cours de la récente crise de la flambée des prix, l’élevage extensif a permis à de nombreux ménages de résister aux fluctuations des prix des denrées alimentaires grâce au fumier. Il offre aux ménages une possibilité d’apporter une valeur ajoutée aux résidus de cultures et aux déchets de cuisine. Par les cultures fourragères, il joue un rôle important contre l’érosion et l’amélioration de la fixation de l’azote dans les sols (DOS Elevage).
Selon le rapport de l’enquête National 2014-2015 de l’ISTEEBU, 20% des ménages agricoles possèdent des bovins, 42% possèdent des caprins, 11 % possèdent des ovins , 20% possèdent des porcins , 6% possèdent des lapins alors que 30% possèdent la volaille.
Toutefois, le secteur de l’élevage est cependant insuffisamment productif pour répondre à la demande des consommateurs et encore moins pour couvrir les besoins en protéines animales de la population: une grande proportion de la consommation en viande et de la consommation en lait du pays sont assurés par les importations. En effet, environ 20% de la consommation en viande et 5% de la consommation en lait du pays sont assurés par les importations.
Aussi, le secteur de l'élevage est confronté à des contraintes sanitaires dont les épidémies répétitives qui occasionnent des cas de mortalité des animaux ce qui est préjudiciable à la production et la productivité de l'élevage.