Qu’il s’agisse de la gestion des déchets liquides et solides, de la promotion de l’hygiène, de l’évacuation des eaux pluviales, de la gestion des déchets spéciaux ou de la réduction de la pollution atmosphérique, l’assainissement dans toutes ses dimensions constitue un aspect fondamental du bien-être social, économique et sanitaire des populations.
Ce caractère fondamental a été reconnu récemment par l’Assemblée Générale des Nations-Unies qui a déclaré que le droit à l’assainissement faisait partie des droits fondamentaux de l’être humain. Malgré cela, les progrès réalisés et les investissements dans ce domaine sont très insuffisants pour espérer atteindre les objectifs du millénaire fixés à Johannesburg en 2002 et réaffirmés lors des conférences AfricaSan qui se sont tenues à eThekwini (2008) et à Kigali (2011) ou à l’occasion de la rencontre de haut niveau organisée à Washington dans le cadre de l’initiative « Assainissement et eau pour tous » (2012).
Ce manque de progrès est constaté à l’échelle internationale mais aussi à l’échelle du Burundi. Aujourd’hui, dans notre pays, la situation de l’assainissement est préoccupante et l’absence de progrès dans ce domaine est alarmante. Le manque d’un assainissement adéquat et les mauvaises conditions d’hygiène constituent une catastrophe à la fois sanitaire, écologique et économique : l’impact sur le milieu naturel et sur la santé humaine se chiffre en milliers de personnes malades et de décès ; des millions de journées de travail sont perdues chaque année. Le mauvais assainissement constitue enfin un frein à la compétitivité de notre économie et un obstacle majeur au développement de l’investissement extérieur notamment dans le secteur du tourisme.
Un rapport récent de la Banque Mondiale estimait les pertes liées à un assainissement insuffisant à plus de 30 milliards de Francs burundais par an. Pour apporter une réponse à la mesure des défis que doit relever le secteur assainissement, le Ministère de l’Eau, de l’Environnement, de l’Aménagement du Territoire et de l’Urbanisme (MEEATU), avec l’appui de l’ensemble des partenaires du secteur, a élaboré cette Politique Nationale d’Assainissement (PNA) et les Plans d’action permettant sa mise en œuvre.
La PNA définit une vision claire susceptible de mobiliser tous les acteurs, de mettre en cohérence des actions jusqu’à présent limitées ou disparates et d’augmenter le niveau de priorité politique accordée à l’assainissement.