Les quartiers Gitaramuka et Gikoto menacés par le phénomène de ravinement
Le phénomène de ravinement menace les infrastructures érigées dans les quartiers situés en amont de la ville de Bujumbura. L’exemple le plus emblématique est le ravin qui sépare les quartiers Gitaramuka et Gikoto en amont de la zone Musaga. Les habitants de ces quartiers lancent un cri d’alarme
Nous sommes lundi le 5 juillet 2021 dans le quartier Gitaramuka de la zone Musaga en commune Muha. Le phénomène de ravinement qui s’observe sur la rivière Mpimba inquiète les habitants des quartiers Gitaramuka et Gikoto de la zone Musaga dans la commune urbaine de Muha. En amont, la situation est dramatique comme le constate un reporter de Burundi Eco. Le ravin qui sépare ces deux quartiers est effroyable. Il atteint une profondeur qui n’est pas en deçà de 50 m. Plus les berges s’effondrent, plus le lit s’élargit. Il atteint actuellement plus de 100 m. Certaines infrastructures riveraines se sont déjà effondrées. D’autres sont au bord du précipice. A certains endroits, le sol et certaines infrastructures y érigées présentent déjà des fissures. Suite à cette catastrophe, certains habitants ont déjà vidé les lieux. D’autres vivent encore dans cette localité malgré cette menace suite au manque de moyens financiers pour aller s’installer ailleurs.
On craint que ces deux quartiers ne puissent se transformer en grand ravin
Emmanuel Nzeyimana, habitant le quartier Gitaramuka indique que ce ravin s’élargit du jour au jour. Auparavant, vers les années 1970, c’était juste un petit caniveau que même les gamins pouvaient traverser sans difficultés. Néanmoins, avec le temps, le ravinement s’est taillé la part du lion. Il craint même que ces deux quartiers ne puissent se transformer en grand ravin si rien n’est fait dans l’immédiat pour inverser la tendance. C’est le même son de cloche pour Mme Espérance Ciza, habitant le quartier Gikoto. «Le phénomène de ravinement constitue une menace serieuse pour les habitants de ces quartiers. Les infrastructures riveraines s’affaissent chaque fois qu’il pleut. D’autres présentent des fissures», fait remarquer Nzeyimana. Il s’inquiète du fait que parmi les victimes il y en a ceux qui ont contracté des crédits dans les banques pour construire ces maisons menacées d’effondrement.
Ces derniers jours, OPC1 Anicet Nibaruta, directeur général de la protection civile et président de la plateforme nationale pour la prévention et la gestion des risques de catastrophes a affirmé que le phénomène de ravinement est une réalité au Burundi. Selon lui, il y a aussi d’autres régions qui sont menacées par ce phénomène. C’est à titre d’exemple le cas dans la province de Muyinga. Selon toujours lui, ces ravins s’agrandissent en profondeur et latéralement.
Ce phénomène découle du changement climatique
Nibaruta fait savoir que ces problèmes de ravinement découlent du changement climatique. «Nous devons développer une résilience communautaire afin de nous y adapter», précise-t-il. Il a demandé aux services chargés de l’aménagement du territoire d’accompagner les habitants chaque fois qu’ils veulent construire leurs maisons. Pour s’installer dans une zone quelconque, Nibaruta indique qu’on ne le fait pas pêle-mêle. Il faut d’abord qu’elle soit viabilisée. Malheureusement, il a fait remarquer qu’il y a des gens qui s’installent dans des zones à très haut risque.