Au Burundi, la pomme de terre est une culture qui fait actuellement objet de spéculation vu son rendement souvent élevé (15-35 tonnes par hectare). Cependant, la production des semences de pomme de terre exige un matériel de départ de qualité. L’ISABU a alors instauré un système rigoureux de production des semences saines basé sur la micro propagation (culture in vitro) et les serres en 1987. Ce système de production des mini tubercules en serres est appelé système conventionnel. Ce dernier est basé sur l’utilisation du substrat stérilisé à vapeur, ce qui fait de lui un système très exigeant et cher. C’est pour cette raison que l’ISABU est en train d’introduire la technique d’aéroponie pour faire face à ce défi.
Mise à part sa grande diversité écologique, le Centre International de la Pomme de terre (CIP) indique que la pomme de terre vient en deuxième position que ce soit au niveau de la production des hydrates de carbone (après la canne à sucre) par unité de temps ou des protéines (après le soja) par unité de surface. Elle est la quatrième au monde en terme de superficie emblavée après le riz, le blé et le maïs (WOOLFE, 1987).
Au niveau de la consommation, les hommes et les femmes voire les enfants apprécient bien le goût de la pomme de terre. Mais, vu son prix généralement élevé dans les pays en développement, elle est souvent consommée par les producteurs eux-mêmes ainsi que les habitants des centres urbains.
L’aéroponie est un système de production des mini tubercules en serres dont le taro au Burundi. Deux espèces de taro sont cultivées: Colocasia esculenta et Xantho-soma sagittifolium. Ces espèces sont devenues populaires et contribuent à l'alimentation en tant que source principale d’énergie. Mais, depuis ces 20 dernières années, une très forte tendance à la baisse de la production sur les deux espèces due à des contraintes biotiques a été observée. Des observations préliminaires sur terrain ainsi que des tests de laboratoire ont montré la prévalence d’infections virales et de champignons. Une recherche menée en 2013 au BecA-ILRI Hub a permis d’identifier le Dasheen Mosaic Virus (DsMV) sur des échantillons collectés au Burundi ainsi qu’un badnavirus.. non caractérisé à cette époque.
Etant donné que la lutte contre les virus est de nature préventive, il est nécessaire d'obtenir une méthode de détection fiable et relativement peu chère. Les outils de diagnostic qui ont été développées pour les virus comprennent les tests ELISA et les tests PCR. Les tests PCR sont fiables, mais nécessitent des équipements coûteux ainsi qu’un personnel qualifié, qui ne sont pas toujours disponibles dans la plupart des stations de recherche. Le test LAMP a été identifié comme une méthode de laboratoire fiable et simple pour la détection des virus et autres agents pathogènes. Ce test fonctionne dans des conditions isothermes avec une efficacité comparable et même plus spécifique que la PCR.