Au cours des dernières décennies, la croissance économique du Burundi s’est appuyée sur une exploitation constante de son capital naturel, avec pour conséquence une dégradation considérable de son environnement naturel. Le principal facteur de cette dégradation a été la croissance rapide de la population. De vastes zones forestières ont été ainsi défrichées au profit de cultures destinées à alimenter la population croissante et les mauvaises pratiques agricoles ont nui à la fertilité et à l’intégrité des sols. Les ressources en eau se sont également dégradées, affectant différents secteurs et en
particulier la santé publique. De plus, l’utilisation de biocarburants continue d’exposer la population à une grave pollution de l’air à l’intérieur des habitations. Le changement climatique aggrave ces situations, et en particulier amplifie la fréquence et la gravité des catastrophes naturelles. En l’absence de mécanismes institutionnels appropriés, l’environnement n’a pas été pris en compte dans la dynamique de l’expansion économique. De plus, la dégradation de l’environnement et par conséquent, la raréfaction des ressources ont généré des conflits qui, associés à la fragilité du pays, ont à leur tour, aggravé la dégradation de l’environnement.
La Banque mondiale a entrepris avec le gouvernement du Burundi une analyse environnementale pays (AEP), première étape de l’aide à la transition vers un développement inclusif et durable du Burundi. Dans un premier temps, l’AEP étudie le contexte et les conditions de base des problèmes environnementaux qui devront être considérés. Il décrit ensuite les principales formes de dégradation de l’environnement observées au Burundi et les mesures en termes monétaires pour mettre en évidence le coût économique de la détérioration de l’environnement. L’AEP établit ensuite un recoupement géographique entre la concentration de la pauvreté et la dégradation de l’environnement. Le changement climatique a de plus exacerbé la situation, laissant la population pauvre encore plus vulnérable aux chocs.
Le rapport propose finalement un ensemble de recommandations adapté au diagnostic présenté dans sa première partie. Il souligne l’importance d’une approche holistique à l’échelle du paysage afin de mieux aborder les problèmes environnementaux et de renforcer la résilience de l’environnement et des communautés. Mettant en avant les options pratiques les plus simples, le rapport présente des programmes visant à lutter contre la déforestation, la dégradation des terres, la pollution de l’air intérieur, la pollution de l’eau et la gestion des catastrophes naturelles face au changement climatique mondial.
Ces programmes proposés peuvent être mis en oeuvre par la combinaison d’initiatives politiques menées par les pouvoirs publics et d’un cadre ascendant basé sur les communautés. Ces recommandations servent également à préparer le pays à mettre en oeuvre sa contribution nationale (INDC) en matière d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.