Le Burundi compte 14 Aires Protégées (AP) dont 3 parcs nationaux (parc national de la Kibira, parc national de la Rusizi et parc national de la Ruvubu) , 6 réserves naturelles (réserve naturelle de Bururi, réserve naturelle de Monge, réserve naturelle de la Malagarazi, réserve naturelle de Kigwena, réserve naturelle de Rumonge-Nkayamba et réserve naturelle de Vyanda), 3 paysages protégés (paysages protégés de Gisigara, paysages protégés de Makamba et paysages protégés du Nord) et 2 monuments naturels (chutes de Karera et failles deNyakazu).
En effet, la protection de ces écosystèmes naturels a bel et bien débuté en 1980 avec l’adoption du Décret-loi n° 1/6 du 3 mars 1980 portant création des parcs nationaux et des réserves naturelles. Malgré l’étendue et la richesse des massifs de Kibimbi et Inanzerwe, ces derniers n’ont pas été considérés pour faire partie du système d’AP du Burundi. Situés à cheval entre les régions naturelles de Bututsi en province de Bururi et Buragane en province de Makamba, ces massifs sont parmi les écosystèmes qui subissent des pressions de diverse nature d’origine anthropique lesquelles sont amplifiées par les effets du changement climatique. Actuellement, les changements dans leurs environnements s’observent surtout avec l’installation de plusieurs ménages essentiellement constitués d’agriculteurs et d’éleveurs dont les activités ont régulièrement modifié les différents écosystèmes de ces montagnes.
La perte de végétaux sur de très vastes étendues se manifeste par l’émergence de grandes roches rendant ainsi ces massifs très imperméables aux eaux pluviales d’où l’inondation des zones situées en bas de ces montagnes. Face à cette situation et avec l’appui propre du Gouvernement du Burundi, l’OBPE qui est l’institution en charge de la création et gestion des AP, a mobilisé ses cadres pour formuler les premières orientations de protection des massifs de Kibimbi-Inanzerwe. Dans cette optique de mettre en défens ces massifs, une étude d’identification comme AP a été réalisée en vue de motiver l’intérêt de leur protection afin de sauver et pérenniser toutes les ressources naturelles et les services qu’elles offrent pour le bien-être des communautés. A cet effet, une méthodologie a été arrêtée et consistait en des visites de terrain par différentes équipes de cadres de l’OBPE afin de mener des consultations avec les autorités provinciales des provinces de Bururi et Makamba, du haut à la base, pour les informer du projet de classement de ces massifs en AP et solliciter leur soutien durant toutes les étapes du processus jusqu’à l’élaboration du document d’une étude d’identification de l’aire à protéger.
En début du lancement à ces consultations, une équipe conduite par le Directeur des Forêts a respectivement rencontré les Gouverneurs de provinces de Makamba et Bururi. Par la suite, une autre équipe constituée de trois cadres, appuyée par les chefs d’antenne de l’OBPE dans ces provinces et les responsables des AP situées dans ces circonscriptions, a rencontré les Administrateurs des communes et tous les chefs de zones et collines riverains aux massifs.
