Le présent programme d’actions prioritaires constitue une réponse aux défis du développement économique et social du Burundi. Il traduit les orientations du Plan National de Développement (PND Burundi 2018-2027) en objectifs stratégiques déclinés en programmes visant la transformation structurelle de l’économie pour une croissance soutenue, inclusive et durable d’une part, et d’autre part la consolidation des acquis de la paix, de la bonne gouvernance sans oublier le développement du capital humain en général et les dividendes démographiques en particulier.
L’élaboration de ce programme d’actions prioritaires est guidée par la nécessité de renforcer la cohérence des politiques sectorielles avec le Plan National de Développement et surtout de rechercher un meilleur impact de ces programmes et projets sur le développement économique et social du Burundi. Au niveau de la méthodologie, le processus d’élaboration de ce Programme d’Actions Prioritaires a suivi une approche participative, inclusive et itérative associant les représentants des institutions et des ministères techniques. Le Gouvernement le mettra en œuvre à travers des Plans d’Actions Sectoriels qui seront revus tous les trois ans, afin de tenir compte des leçons de mise en œuvre et d’approfondissement des politiques et stratégies sectorielles.
Le contenu de ce Programme d’Actions Prioritaires couvre 16 axes d’intervention sur lesquels repose le développement économique et social du Burundi. Il s’agit de : (i) agriculture, élevage et sécurité alimentaire, (ii) développement des infrastructures (énergie, transport, technologies de l’information et de la communication et les media), (iii) secteur minier, industriel et artisanal, (iv) amélioration des performances et de la collaboration dans le domaine de la santé, (v) renforcement du système éducatif et amélioration de l’offre de formation, (vi) développement du secteur de la protection sociale, (vii) emploi décent et jeunesse, (viii) dividende démographique, (ix) gestion durable de l'environnement, (x) ressource en eau et l’assainissement global, (xi) changements et gestion des risques climatiques, (xii) aménagement du territoire, (xiii) gouvernance, (xiv) sécurité et défense nationale, (xv) mobilisation des ressources, (xvi) développement de la coopération et des partenariats sous régional, régional et international. Chaque axe d’intervention se décline en principaux objectifs stratégiques, les programmes prioritaires et les projets de leur mise en œuvre.
Certains des programmes prioritaires choisis sont multisectoriels notamment ceux relatifs à la gouvernance, la lutte contre la malnutrition, la promotion des droits de la personne humaine, l’éradication des inégalités sous toutes leurs formes, la promotion du partenariat public-privé, le renforcement des capacités institutionnelles et/ou de pilotage de l’économie, la résilience aux changements climatiques et protection de l’environnement, la décentralisation, la mobilisation des ressources etc. L’approche privilégiée pour la mise en œuvre des programmes multisectoriels fait appelle d’une part au développement des synergies et la complémentarité des projets et d’autre part une bonne mesure des effets et impacts sur les progrès atteints par le pays vers l’émergence. Le PAP intègre également le cadre macroéconomique qui indique les tendances de la croissance de la production nationale par secteur (primaire, secondaire et tertiaire) assorti d’un cadre budgétaire et inclut aussi les leviers de transformation structurelle de l’économie, les réformes structurelles à engager, le mécanisme de financement du PAP ainsi que le mécanisme de suivi-évaluation de sa mise en œuvre.
Les prévisions en dépenses du PAP pour la période 2018-2027 ont été élaborées en accordant une haute priorité aux secteurs porteurs de croissance et secteurs sociaux de base. L’agriculture, élevage et sécurité alimentaire, le développement des infrastructures (énergie, mines, eau potable, transport, TIC.), le secteur de l’industrie, des mines et du tourisme, le secteur des bâtiments et de l’urbanisme ainsi que l’aménagement du territoire conservent une place de choix dans la répartition des dépenses budgétaires. Les secteurs en charge des questions de gouvernance, en particulier la justice et les institutions de contrôle des comptes de l’Etat, bénéficient aussi d’un budget plus substantiel, reflétant la volonté du Gouvernement de renforcer l’Etat de droit et développer les mécanismes de transparence dans la gestion des finances publiques.